Voyager avec un handicap n’est pas toujours facile. Aujourd’hui encore, beaucoup de personnes handicapées, notamment en fauteuil roulant, renoncent à partir en vacances devant les difficultés rencontrées.
Malgré mon handicap lourd, qui m’oblige à utiliser un fauteuil électrique imposant et de respirer à l’aide d’une machine, je voyage régulièrement. Et ce en France et à l’étranger, même si cela relève parfois du challenge. J’ai beaucoup de voyages à mon actif. J’ai eu l’occasion de découvrir la plupart des pays d’Europe, la Tunisie et les Etats-Unis.
Cet été je me lance dans une nouvelle aventure : le Portugal ! Je pars 1 semaine à Lisbonne début Juillet, accompagné de deux de mes auxiliaires de vie. L’objectif de cet article est de vous partager les nombreux préparatifs de ce voyage. Et aussi de vous donner quelques conseils pour des vacances réussies avec un handicap.
PMR : 3 clés pour bien voyager
1. Anticipation

Lorsqu’on souhaite voyager et que l’on a des besoins spécifiques, la clé est l’anticipation. J’ai commencé à organiser mon voyage au Portugal à partir de janvier 2022, soit 6 mois à l’avance. Cela laisse suffisamment de temps pour s’organiser et trouver des solutions pour répondre à ses besoins. Avant de choisir sa destination, il est recommandé de se renseigner sur l’accessibilité aux personnes handicapées. Pour cela je vous conseille de consulter les blogs de voyageurs handicapés qui partagent leurs expériences ! Notamment le site Handilol, réalisé par 2 frères dont l’un est en fauteuil, avec pleins d’informations fiables et utiles. J’ai choisi Lisbonne sur leurs conseils, et je sais déjà à quoi m’attendre avant d’arriver sur place.
Dans mon cas, je dépends d’une tierce personne 24h / 24, je dois donc trouver un aidant pour m’accompagner. Et pour partir une semaine, il me faut non pas 1 mais 2 personnes. Car cela serait trop fatiguant pour une personne de tout gérer sur cette durée. Je vais donc partir au Portugal avec 2 de mes auxiliaires de vie, qui étaient disponibles et volontaires pour m’accompagner. Cela signifie que je dois aussi réserver le train et les hôtels pour ces personnes-là, et prendre à ma charge l’ensemble de ces frais.
2. Organisation des vacances
Je vous conseille aussi d’être méthodique dans l’organisation de votre voyage, en procédant dans l’ordre suivant.
Après vous être renseignés sur la destination choisie, je vous conseille de vous occuper du transport pour vous rendre sur votre lieu de vacances et une fois sur place. Une fois que vous êtes sûr que le transport sera adapté, vous pouvez réserver. Le mieux est de le faire au moins 3 mois avant le début du voyage, c’est un minimum.
Une fois cette étape réalisée, vous pouvez chercher un hébergement sur place. Soyez là aussi vigilant sur les établissements hôteliers ou les logements, en s’assurant que ce sera adapté à votre handicap. Il ne faut vraiment pas hésiter à demander des renseignements et des photos. Cela peut vous éviter bien des déconvenues une fois sur place. D’autant plus que les hébergements adaptés ne sont pas si nombreux. Je vous conseille de réserver l’hébergement au moins 3 mois à l’avance, comme pour les transports.
3. Prévoir un budget
Un conseil aussi, faites bien attention au budget ! Avec un handicap, voyager représente souvent un surcoût. Notamment au niveau des hébergements, car les établissements accessibles sont en général plus récents et plus haut de gamme.
Où trouver les bonnes informations : transport, hébergement, visites sur places
Trajet et transport PMR

Avec un handicap, la première chose dont il faut s’occuper, c’est les transports. Dans mon cas, ma principale difficulté est que je ne peux pas, ou très difficilement prendre l’avion. Je dois trouver une autre solution.
J’ai donc opté pour une solution mixte. Je vais prendre le train de Lyon, où j’habite, jusqu’à Madrid. Puis je vais louer une voiture aménagée et faire la route jusqu’à Lisbonne. En France et en Espagne, les trains à grande vitesse sont très développés et adaptés aux personnes en fauteuil roulant. Ce qui n’est quasiment pas le cas au Portugal.
J’ai eu un peu plus de difficultés à trouver un véhicule adapté pour mon fauteuil roulant électrique. Car les loueurs internationaux ne proposent pas ce type de véhicule. Il a donc fallu trouver des sociétés spécialisées, qui ne communique qu’en Anglais ou Espagnol. J’ai donc loué un utilitaire pour 1 semaine, mais cela représente un budget important. Toutes les personnes handicapées ne peuvent pas se le permettre.
Voyage et hébergements PMR
Pour les hébergements, je me suis mis en recherche dès le mois de février, une fois la question du transport résolue. J’ai opté pour la solution hôtel, en cherchant des établissements du groupe ACCOR. Ils ont les même standards d’accessibilité partout en Europe. Cela fait de nombreuses années que je voyage dans leurs chaînes d’hôtels et je n’ai jamais eu de mauvaises surprises. Bien entendu je prends soin de bien réserver des chambres adaptées en contactant les établissements au préalable. J’ai donc réservé 2 chambres dont 1 adaptée PMR, à Lisbonne et à Madrid où je fais escale.
Je vous recommande d’utiliser la solution développée par MOBEE TRAVEL. Une plateforme en ligne pour la réservation de logements adaptés et accessibles, et bien plus encore. Il suffit de préciser vos besoins dans un court formulaire sur leur site web, et un conseiller vous rappelle.
Pour ce qui est des visites et des activités sur place, je vous conseille de vous renseigner à l’avance sur l’accessibilité. Faites vos recherches sur internet ou en contactant les établissements. Là encore, il peut être utile d’aller sur les blogs de voyageurs en situation de handicap. Il y en a de plus en plus et les informations qu’ils partagent sont pertinentes. Généralement, je me renseigne sur les activités sur place 1 à 2 mois avant le voyage, c’est suffisant. Pour le Portugal, je viens à peine de commencer à me renseigner. Je m’organise en général un peu à la dernière minute, sans établir de programme précis. Ce sont des vacances !
Des progrès notables…mais des obstacles persistants pour voyager
Ces 10 dernières années, le tourisme pour les personnes en situation de handicap s’est bien développé. Notamment avec les progrès dans l’accessibilité des villes. Depuis que je voyage, je vois de plus en plus de fauteuils roulants dans les gares et les aéroports. Ainsi que sur les sites touristiques.
Je pense que l’accessibilité a progressé, du moins en Europe comme en France. Je trouve aussi qu’il est plus facile de trouver des informations sur les voyages adaptés. Beaucoup de services se sont développés pour répondre aux besoins spécifiques des personnes handicapées.
Malgré tout, de nombreux obstacles persistent. Cela demande toujours beaucoup de temps et d’organisation pour voyager avec un handicap, notamment avec un fauteuil roulant. Je pense que cela décourage encore trop de personnes. Même s’il y a eu des progrès, trouver toutes les informations sur l’accessibilité n’est pas toujours simple. Cela dépend beaucoup des pays. Également, voyager avec un handicap peut représenter un surcoût très important. Beaucoup de personnes ne peuvent partir faute de moyens suffisants.
Sautez le pas, osez voyager !
J’espère que cet article vous aura donné l’envie de voyager ! Malgré les difficultés que vous pourrez rencontrer dans l’organisation de vos vacances… J’espère aussi que vous repartez avec quelques clés pour vous faciliter la vie.
Aussi, l’objectif de mon voyage au Portugal est d’aider d’autres personnes handicapées à se rendre dans ce beau pays. J’aimerais sensibiliser le grand public aux difficultés liées au handicap pour voyager. J’ai vraiment hâte de partir à Lisbonne, depuis tout le temps que j’entends parler de cette magnifique ville. J’espère aussi pouvoir vous raconter cette aventure dans quelques mois et vous donner quelques conseils si vous souhaitez vous y rendre.
J’ai un rêve : celui qu’un jour, toutes les personnes, notamment celles en situation de handicap, puissent voyager. Qu’elles puissent découvrir le monde et s’enrichir d’autres cultures.
Sur le même sujet…
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3 commentaires
Pierre Mechali, le 20/08/2022
Bonjour Antoine
Je ne sais pas encore si mon handicap sera durablement important. À ce titre, je suis honoré d’avoir accès à votre blog.
Sur le voyage à Lisbonne, que j’ai fait avant mon handicap, je voudrais mentionner deux lieux que j’ai aimés, sans savoir s’ils sont accessibles.
Le Musée Maritime est un des plus beaux que je connaisse (celui de Valparaiso est aussi magnifique et ceux de Toulon et de Venise sont aussi très bien. Je les ai visités à peu de temps d’intervalle et j’ai trouvé qu’ils se répondaient très bien, représentant une vision de l’histoire maritime de la Méditerranée) avec un paradis pour ceux qui aiment les maquettes de bateaux anciens ou traditionnels.
L’autre lieux qui m’a ébloui est le petit musée des azuléjos.
Dans un autre ordre d’idée,
Voici le courrier que j’ai adressé à la société qui s’appelle quelque chose comme « Tous Ergo », qui commercialise une trottinette électrique dédiée à l’amélioration des chaises roulantes, parce que la vue d’une trottinette électrique grand public depuis ma chaise roulante m’avait fait réfléchir à l’idée d’un dispositif de couplement d’une chaise avec une trottinette ordinaire.
J’aimerais savoir si vous trouvez l’idée utile.
Sincères salutations,
« Bonjour,
Je suis intéressé par l’autonomie qu’une trottinette électrique peut apporter à une chaise roulante. Vous proposez une trottinette dédiée très perfectionnée pour 1600 euros.
Je me demande si une alternative intéressante pourrait être d’utiliser une trottinette comme on en trouve à louer sur les trottoirs de nombreuses villes et simplement de dessiner un dispositif de couplement avec la chaise roulante. Je pense que ce serait bien moins cher Ce serait peut-être plus souple : l’usager sort de chez lui ou d’un transport en commun, trouve un trottinette à disposition sur le trottoir, fait un couplement avec sa chaise, fait son trajet en chaise assistée par trottinette puis laisse la trottinette en un lieu approprié moyennant un découplent que l’on espère simple et reprend un transport en commun accessible, un peu comme n’importe qui d’autre.
Je vois comme problèmes : réaliser un dispositif de freinage efficace, trouver des trottinettes publiques assez puissantes pour gèrer le poids ajouté de la chaise, la marche arrière, la multiplicité des modèles de trottinettes et le dessin d’un système de couplement aussi universel que possible.
Malgré ces obstacles, il me semble qu’un nombre important d’usagers serait content qu’un tel système existe.
Sincères salutations,
Réponse de Joy, le 22/08/2022
Bonjour,
Merci pour votre commentaire ! Le petit point rigolo est que vous ayez publié votre commentaire sur le blog de Tous ergo, la société que vous mentionnez. Antoine est l’un de nos rédacteurs 🙂
Le dispositif dont vous parlez existe déjà, et il s’appelle le Globe Trotter : https://www.omni.community/collections/le-globetrotter/products/le-globetrotter-fixation-pour-trottinette-electrique !
Belle journée et encore merci !
Joy de Tous ergo ☺️
Sylvette, le 12/10/2023
Bonjour, je souhaiterais faire part de mon expérience lors de mon dernier voyage en avion : si vous avez le malheur de voyager avec Volotéa systhématiquement vous serez séparé de votre accompagnant. PMR j’avais demandé l’assistance à l’aéroport. Au départ comme au retour je me suis retrouvée au deuxième et au troisième rang alors que les personnes aux premiers rangs n’étaient aucunement PMR, et mon mari 20 rangs derrière à l’arrière de l’avion. A Brest l’hotesse à l’enregistrement n’a rien voulu savoir alors que TUI avait bien fait la réservation groupée avec assistance pour moi. Au retour à Ajaccio l’hotesse a été compréhensive et a réussi à nous regrouper mais à l’arrière de l’avion. Volotéa se moque complètement des PMR